Le géant américain de l'internet Google a brillé encore plus que prévu l'an dernier sur le plan financier, en augmentant son bénéfice net de 10% et en dépassant pour la première fois la barre des 50 milliards
de chiffre d'affaires
, pour le plus grand plaisir de la Bourse.
Selon des résultats publiés mardi 22 janvier, le bénéfice net annuel a atteint 10,74 milliards de dollars, dont 2,89 milliards sur le seul quatrième trimestre (+6,7%).
Le bénéfice trimestriel ajusté, qui sert de référence sur les marchés financiers, a atteint 10,65 dollars par action, dépassant de 13 cents la prévision moyenne des analystes.
Le chiffre d'affaires a également été meilleur que prévu: il a progressé de 32% sur l'ensemble de l'année pour atteindre 50,175 milliards de dollars, et de 36% sur le seul dernier trimestre à 14,4 milliards, quand le marché espérait seulement 12,36 milliards.
"Pas mal en seulement une décennie et demie"
"Nous avons terminé 2012 sur un trimestre fort", s'est félicité le directeur général du groupe, Larry Page. "Et nous avons atteint 50 milliards de chiffre d'affaires pour la première fois l'an dernier. Pas mal en seulement une décennie et demie".
Les analystes du gestionnaire de patrimoine Canaccord estimaient que le groupe a publié ses résultats "les plus solides depuis plusieurs trimestres", tandis que ceux de la banque Jefferies saluaient "un trimestre solide" et la bonne santé des activités publicitaires.
Google
, très présent sur internet avec le moteur de recherche Google Search ou le site de vidéo YouTube, et dans la téléphonie mobile avec son système d'exploitation Android qui équipe de nombreux smartphones et tablettes de diverses marques, tire le gros de ses revenus de la publicité.
Elle a encore généré 43,7 milliards de dollars de revenus l'an dernier, près de 20% de plus qu'en 2011.
Pas de chiffre sur les activités mobiles
Le groupe n'a pas donné de chiffre précis sur ses activités mobiles, même si Larry Page a assuré qu'elles "progressaient très bien".
Il a aussi relevé que les logiciels de cartographie du groupe (Google Maps) allaient probablement devenir "une bonne source de revenus", même si leur monétisation n'en est pour l'instant qu'à ses débuts.
Les logiciels de cartographie sont stratégiques car ils peuvent permettre de mieux cibler les publicités envoyées aux utilisateurs ou de les attirer vers d'autres services.
Apple avait d'ailleurs tenté l'an dernier d'évincer
Google Maps de son iPhone, pour le remplacer par une application maison qui s'est toutefois avérée pleine de bugs.
Google Maps a finalement fait son retour sur l'iPhone en décembre, l'application étant téléchargée plus de 10 millions de fois dans les deux jours suivant sa sortie.
L'ombre au tableau : Motorola Mobile
Parmi les rares ombres au tableau, Motorola Mobile, racheté en mai dernier, a encore accusé une perte d'exploitation de 353 millions de dollars au quatrième trimestre (pour un chiffre d'affaires de 1,5 milliard).
La perte a toutefois été réduite par rapport à celle de 527 millions de dollars publiée pour le troisième trimestre. Et le directeur financier du géant de l'internet, Patrick Pichette, a assuré que le groupe n'était "pas là pour perdre de l'argent avec Motorola", se disant optimiste sur un redressement même s'il reconnaît que "cela va prendre du temps".
Google a entrepris de fortement restructurer sa nouvelle filiale, dont il a annoncé l'été dernier la suppression de 20% des effectifs, soit 4.000 emplois. Il a aussi élagué dans ses activités, notamment avec la cession annoncée en décembre des activités de décodeurs et modems au groupe américain Arris. Cette opération de 2,35 milliards de dollars doit être bouclée cette année.